Neurones en Méli-mélo entre HORÉA et Claude FISCHER : Exposition en 2012 “LES CATHÉDRALES ET L’IVRESSRE”L’Oeuvre au noir :
Ouvrir son petit laboratoire personnel et artistique à un autre créateur n’est jamais simple. Quand l’artiste Horéa rencontre Claude Fischer et lui propose d’intervenir sur certaines de ses compositions, leurs deux mondes sont résolument opposés. C’est ce qui fait au final la force des détournements des tableaux de la plasticienne qu’effectue Claude Fischer. Horéa navigue entre figuratif et abstrait tandis que Claude Fischer est adepte du sampling visuel.
La collision artistique de ces deux univers détonne et dévoile de nouvelles perspectives mystérieuses pour ces représentations de la Cathédrale de Strasbourg.
Au carrefour de nombreuses techniques, certaines artisanales (grattage, photocopie, peinture, photographie…), d’autres hyper-technologiques (illustrations, montages photo, récupération de bugs…), il accumule les matériaux les plus divers depuis des années et s’en sert pour injecter des éléments hétérogènes dans une œuvre qui se crée par accumulations, couches, calques et voiles. Ces strates chargées de signes résultent autant d’un assemblage maîtrisé d’éléments hétéroclites que d’accidents informatiques.Travailler sur des peintures de la cathédrale de Strasbourg lui a donc permis d’amener celles-ci dans son labo et leur faire subir les derniers outrages.
Le voilà choisissant quatre œuvres d’Horéa, les malaxant, les triturant, les bricolant, les travestissant, les détournant. Il en obtient quelque chose de nouveau, grâce à l’hybridation de leurs deux styles qui fait ressortir des éléments qu’on n’apercevait pas forcément dans la peinture originale. Bien évidemment une foule de nouveaux détails apparaît désormais.Il s’agit bien de transmutation comme pour les alchimistes médiévaux. Les Couleurs et substances chères aux alchimistes rejoignent ainsi cette Cathédrale dont la construction s’est achevée au XVe siècle pour donner naissance à des créations du XXIe siècle.
Au lieu d’utiliser des cornues, des fourneaux et des éprouvettes, Claude Fischer plonge au cœur de ses logiciels avec ses archives visuelles, des photos, des planches de Larousse, des formes géométriques et mathématiques, des revues de mode, des découpages étranges et rhodoïds, y rajoute des typographies résolument contemporaines et rares.
Ainsi, il transmute l’analogique en numérique tel un alchimiste du XXIe siècle.Comme l’écrit Marguerite Yourcenar : “Ce n’était pas trop de toute une vie pour confronter l’un par l’autre ce monde où nous sommes et ce monde qui est nous.”Technique :
Montage photographique, illustrations, grattages et bugs informatiques. Impression type “Eco-solvant” sur dibon miroir, formats 40 x 80 cm et 60 x 120 cm.