Sa carrière a débuté à la fin des années 70 et au début des années 80, à une époque où le graphisme et la typographie étaient remis en question par les mouvements de la nouvelle vague et du postmodernisme. Cependant, c’est l’introduction de l’ordinateur Macintosh en 1984 qui a véritablement révolutionné l’industrie. Cette avancée technologique a rendu systématique la production de textes électroniques, rendant l’écriture manuscrite obsolète. Le lien émotionnel associé au papier et au stylo traditionnels a été remplacé par l’efficacité de la technologie numérique.
Ce moment charnière a ouvert de nouvelles possibilités dans le domaine de la conception graphique, certains embrassant le changement tandis que d’autres s’y opposaient. Au début des années 1990, on craignait que l’impression traditionnelle, qui mettait l’accent sur le papier et les encres, ne disparaisse. Cependant, l’utilisation des ordinateurs dans la conception graphique est devenue indéniable. Cette nouvelle génération de graphistes, qu’il s’agisse d’indépendants, de petits studios ou de grandes entreprises, a eu un impact significatif dans divers domaines. David Carson est l’un de ces graphistes influents.
Le parcours de David Carson a commencé par une brillante carrière de surfeur, qui a débuté officieusement à l’âge de 10 ans et l’a amené à se classer huitième au niveau mondial. Parallèlement à ses activités sportives, David Carson a poursuivi ses études et a obtenu un diplôme de sociologie à l’université d’État de San Diego en 1977
Marvin Scott Jarret a eu l’idée de créer un magazine unique qui présenterait l’évolution de la scène musicale, en particulier le genre grunge, qui n’était pas couvert par des magazines populaires tels que MTV, Rolling Stone ou Spin. Il a contacté David Carson, qui l’avait impressionné par son travail au magazine Beach Culture, et lui a proposé le poste de directeur de la conception (DA) pour le nouveau magazine, Ray Gun. Le magazine est lancé en 1992 et devient célèbre pour l’approche innovante de Carson en matière de conception graphique.
Contrairement à la relation traditionnelle entre un rédacteur en chef et un directeur de la conception, Carson et Jarret discutaient rarement de la direction visuelle du contenu, à l’exception de la couverture. Jarret laisse à Carson une totale liberté de création, ce qui lui vaut un mélange d’éloges et de critiques de la part des industries de la musique, de l’édition et de la conception graphique. Les pages les plus populaires du magazine Ray Gun étaient visuellement dynamiques et captivantes, tandis que les plus controversées présentaient des histoires composées dans une typographie non conventionnelle appelée Zapf Dingbats, qui se compose entièrement de symboles et de glyphes.
Outre son rôle de directeur de la conception, Carson a également assumé d’autres responsabilités créatives, comme la commande de travaux à de nouveaux photographes, illustrateurs et créateurs de caractères dynamiques. Pour distribuer et développer les polices de caractères utilisées dans Ray Gun, Carson a créé la fonderie de caractères numériques GarageFonts en 1993. Après 30 numéros
Selon lui, il est essentiel pour les graphistes d’insuffler leur propre identité dans leur travail. Bien que tout le monde puisse acheter le même logiciel de conception et acquérir les principes fondamentaux, ce sont les perspectives uniques et les expériences de vie qui distinguent les individus. Carson, influencé par ses études de sociologie, met l’accent sur l’importance des émotions dans ses créations. Il croit fermement que tout provient du créateur lui-même et qu’aucun logiciel ne peut compenser le manque de discernement de l’œil. L’ordinateur ne peut pas déterminer l’espacement idéal entre les colonnes ; cette décision incombe uniquement au concepteur.